Première entorse à la chronologie: revenons fin décembre de l'année dernière pour vous donner une petite idée sur une activité typique des mes week-ends hongkongais: marche sur le Lantau Trail en direction du village de pêcheurs Tai O, en compagnie de Béryl et Régis, et de leurs amis Manon et Niccolo (qui deviendront bientôt aussi les miens!).

Pas de chance, le ciel était couvert pendant l'essentiel de notre balade, atténuant un peu la beauté de la mer et des collines qui la surplombent (... la casquette n'était donc pas totalement indispensable, mais histoire de dire que ce souvenir de notre équipe RBS pour la course du Mc Lehose sert à quelque chose)
La randonnée commence par un chemin goudronné qui longe la mer à gauche et le "catchwater" en béton à droite. Nous traversons ensuite des collines boisées où la présence humaine est signalée par des fils électriques et téléphoniques qui courent quasi-nus dans les arbres, tenus par des bouteilles en plastiques. Le contraste avec la modernité de Hong Kong est saisissant.
Quelques panneaux laissent deviner le contentieux qui a lieu entre les propriétaires de ce coin sauvage et les autorités touristiques sur la définition des limites du "trail". Nous retrouvons la mer dans un petit village portuaire quasiment abandonné où ne survit qu'un habitant centenaire qui vit de la vente de boissons aux marcheurs et de sa pêche. Son cabanon est bien gardé par une demi-douzaine de chiens, qui comme vous le savez peut-être, ne sont pas mes meilleurs amis, et de Béryl encore moins... Les jambes encore tremblantes de peur, nous visitons les ruines d'un Hall des Ancêtres et de jolies maisons traditionnels aux toits typiques du sud de la Chine qui donnent à ce village fantôme un charme désuet.
En redescendant la dernière colline avant Tai O, les nuages disparaissent et le soleil se met à illuminer la mer pour notre plus grand bonheur. Instant de contemplation (et de photos bien sûr).
Nous arrivons donc à Tai O en fin d'après midi, courons à travers les ruelles du paisible village sur pilotis pour trouver une petite cantine de poisson frais avant de réserver un petit tour en barque pour aller voir les fameux dauphins.

Petit temple charmant dont le toit est décoré d'une frise de figurines en céramiques de toutes les couleurs très typique de la région.
Moi qui avais raté les baleines à Tadoussac, qui ai trouvé qu'on voyait les condors d'un peu trop loin à Colco et qui ai à peine réussi à voir les singes en Amazonie, je reste incrédule envers notre guide qui nous dit que nous verrons les dauphins et reste assez sceptique sur cette promenade attrape-touristes. Femme de peu de foi! Au bout de 10 minutes, à peine sortis du port, nous apercevons effectivement les ailerons des dauphins à quelques mètres de notre embarcation. Incroyable. Une demi-douzaine de dauphins jouent et plongent autour de nous, laissant aux plus pros le loisir de saisir quelques clichés (pas moi!). Cette espèce de dauphins a la particularité d'avoir la peau grise tâchée de rose. On se demande surtout s'ils ne sont pas javélisés par la pollution ou s'ils ne sont pas malades. Mais ils ont le mérite de se laisser montrer presque sur commande au promeneur dominical avide de sensations "nature"! On est bobo?
Un dernier petit tour dans les ruelles de Tai O devant les étalages de poissons séchés plus impressionnants et odorants les uns que les autres. Je n'ai toujours pas osé en goûter mais ils font partie de ce pittoresque de Hong Kong que j'adore.

J'ai oublié de préciser: tout ceci se situe à une demie-heure de ferry de Central...